Il faisait nuit et froid. Nous étions restées 2 bénévoles à papoter lorsque quelqu’un essaya d’entrer. Elle tremblait, sanglotant pour ne parvenir qu’à dire, « je peux rester ici une heure, peut-être plus? »
Sidérées devant cette enfant de 13 ans d’origine malienne, coiffée d’un foulard noir élégamment mis, nous cherchions à la calmer en écoutant son histoire mêlée de sanglots. Ecolière dans le XVIII°, elle a fui l’école en plein après midi pour ne plus subir les coups et les injures d’un groupe de garçons qui ne cessaient leur harcèlement depuis des lustres.
Ne voulant pas inquiéter sa famille, en particulier sa maman à qui elle taisait ses peurs, elle est partie dans la nuit froide ne sachant où trouver refuge, son cartable aux épaules, son portable en main…
Après une errance de quelques heures, le hasard la portait à l’atelier.
Il n’y a pas de hasard…
Bouleversés et fous d’inquiétude ignorant tout ce qu’elle endurait depuis longtemps, les parents accompagnés de leur fille aînée sont venus la chercher. Nous étions soulagés de constater un vrai lien les souder. Des gens humbles et courageux, qui n’ont pas manqué de réagir auprès de la direction de l’établissement dès le lendemain.
Il n’y a plus qu’à espérer que ce ne soit pas vain.
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