La pédiatrie, les adultes à l’Institut Curie.
. Quand les sociétés se divisent, les tricoteurs s’unissent. Quand la santé se fragilise, le tricot se renforce. Lorsque les responsabilités en matière de soins de santé sont accablantes, le tricot restaure la compassion ».(Arnold E. Andersen, M.D. Professor Emeritus, Department of Psychiatry – University of Iowa, Carver College of Medicine).
Cela peut paraître étonnant, mais c’est on ne peut plus vrai! Un simple outil et du fil pour faire rire, pour se découvrir un nouveau talent créatif, mais surtout, un autre regard sur soi-même et vers les autres.
Assis autour d’une tasse de thé, quelques chouquettes posées sur une assiette, amusés de nous voir tricoter, les parents s’installent et engagent un début timide de conversation. Conversations anodines, les thèmes virevoltent entre recettes de cuisine, cinoche, école , pour petit à petit confier, sans larmoiement, le choc à l’annonce de la maladie, le changement drastique de leur vie et celle de leur enfant, l’isolement, leur vie sociale limitée…Parfois, lorsque naît une grande complicité avec les bénévoles, ils envoient des sms « tu seras là jeudi ? », « j’ai bien avancé mon tricot, j’en suis très fière »…
Et lorsqu’ en plus les clowns s’en mêlent…
La Maison d’Arrêt de Fresnes, le temps…
« ….c’était oppressant. les premiers trucs qui me revenaient, c’étaient les bruits et les odeurs. Et immédiatement, la pensée d’après, c’est : pendant combien de temps ? Le cheminement c’est : bruits, odeurs, visages, atmosphère, et la question de la durée. Ça te prend, c’est une angoisse qui monte. C’est une angoisse que tous les taulards ont, mais peu en parlent…Quand tu penses prison, c’est nécessairement rapporté au temps : C’est toujours du temps, mais sur lequel tu n’as aucune maîtrise. » (ancien détenu de la prison de Fresnes).
Tous les lundis, nous retrouvons nos 15 élèves avec leur sac de tricot/crochet, après avoir oeuvré en cellule toute la semaine, elles exposent, fières, leurs créations. Nous restons toujours perplexes devant tant de fantaisie, de « sans-faute », que nous ne trouvons que très rarement auprès d’autres publics. Une question de survie, pour passer ce temps sans fin, aux mêmes bruits sonores, mêmes repas, mêmes promenades… Mais, une ambiance du tonnerre, une fois assises, les questions fusent, les petites nouvelles, encore timides, plus silencieuses que le reste du groupe, mais sacrément performantes! Une ambiance détendue et drôle, où parfois les clans éclatent, pour demander une aide à d’autres.
Des moments exceptionnels, que nous ne perdrions pas, même pour un empire!
L’atelier.
L’atelier change ainsi que ses horaires. Nous aimons recevoir les enfants du quartier, en proposant aussi une fois par mois un cours d’origami, grand succès auprès des adultes à l’Institut Curie. Un public différent des autres centres dans les quels l’association travaille, de tout âge, multiculturel, qui aime se retrouver autour d’une tasse de thé. Une ambiance sereine et créative, un peu salon.
Toute l’équipe profite de ce dernier jour pour vous souhaiter une année riche en rencontres étonnantes. Il n’y a que cela de vrai pour nous aider à remettre nos pendules à l’heure et garder l’année toujours fleurie!