Elisabeth, bénévole

Le lundi après-midi, c’est le jour du tricot et je suis attendue…

Ce qui frappe sur la péniche, c’est l’ennui et l’attente très forte des résidents majoritairement masculins.

Tous parlent de leur mère ou grand-mère avec émotion et se souviennent des pulls colorés de leur enfance mais pour beaucoup c’est un « truc de gonzesse ». Et puis il y a les fidèles toujours présents : Jasmina qui ne ratait pas un lundi jusqu’à ce qu’elle quitte le navire pour un appartement, Madame Mouni qui a mis du temps à se joindre au groupe, qui tricote la nuit pendant ses insomnies et qui connaît toutes les chansons du top 50.

Mais il y a aussi les hommes.
Longtemps, il y a eu Michel, posé, cultivé. Puis, et surtout, Lamine.
Lamine qui a appris si vite et si bien, et qui fournit les enfants de Curie en doudous, en petits sacs. Lamine qui aime tellement les polars américains, toujours là et qui a réussi à convaincre Marc si discret de se mettre au tricot…

Aucun.e n’évoque spontanément la rue où ils ont vécu plus ou moins longtemps et qui a laissé des traces durables sur leur santé. Quand ils en parlent, c’est pour raconter une anecdote qui pourrait ne pas les concerner…

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